Très jeune, à la mort de son père, il part en Mandchourie chez son grand-père, expert en Kendo, Sojutsu (art de la Lance) et Jujutsu. C’est avec lui qu’il découvre les arts martiaux.
En 1928, agent secret pour l’armée Japonaise, il devient disciple de Chen Liang, un prêtre taoïste, afin de couvrir ses activités. Chen Liang est aussi maitre de l’école Byakurenmonken (Bai Lian Men Quan), branche du Kempo originaire de Shorinji (Shaolin). C’est le premier contact de Doshin So avec le Kempo, qui n’est à l’époque qu’une collection de techniques désorganisées. Lors d’un voyage à Pékin, le jeune homme entre en contact avec le maitre de Chen Liang, Wen’tau Tsung, 20ème maitre de l’école Shorinji Giwamonken du Nord, dont il devient le disciple direct. Le vieil homme, qui s’était résigné à la pénible idée d’être le dernier des maitres de Kempo, est rempli de joie quand il voit que cet élève jeune, doué et enthousiaste est susceptible de lui succéder. En 1936, lors d’une cérémonie au temple Shaolin, So Doshin est officiellement désigné 21ème maitre de l’école Kita Shorinji Giwamonken. Le 9 Août 1945, Kaiso est installé en Mandchourie Orientale, dans le village chinois de Anyang, quand l’armée Russe rompt son alliance avec le Japon et franchit la frontière de la Mandchourie.
Le 15 Août, la guerre se termine avec la défaite du Japon.
Il doit donc vivre en Mandchourie sous l’occupation Russe. Là, il goûte la misère et la souffrance de la défaite dans un pays étranger, où les intérêts des nations se hissent bien au-dessus des valeurs idéologiques, religieuses ou morales.
Au travers de cette amère réalité, Kaiso va apprendre ce qui formera les principes du Shorinji Kempo.
En Juin 1946, et malgré les invitations de ses amis à rester en Chine, Kaiso rentre enfin dans son Japon bien-aimé. Bien qu’il ait rêvé de retourner dans son pays natal, ce qu’il y trouve est loin de ses espérances. Dans le chaos qui suit la défaite, il découvre un monde où les gens ont oublié le code moral et la charité, éléments qui constituaient l’étoffe même de ses plus précieux souvenirs.
Kaiso décide alors de tout mettre en œuvre pour reconstruire les fondations de son pays, pour enseigner à la jeunesse les promesses du futur et restaurer la crédibilité du Japon aux yeux du monde. Ses propres mots sont : « Pour la restauration de mon pays, je dédierai la moitié de mon temps à former des jeunes gens courageux, charitables et justes ».
Derrière sa maison à Tadotsu, dans la préfecture de Kagawa sur l’ile de Shikoku, Il fonde son Dojo
(salle d’entraînement) où il se met à enseigner la philosophie de Bouddha et les moyens pour chacun d’affirmer son potentiel. Il enseigne des techniques dérivées de l’Arahan no Ken (Luo Han Quan), où il est passé maître durant sa jeunesse en Chine.
Kaiso enseigne cette discipline aux personnes rassemblées dans son dojo et leur transmet l’expérience nécessaire en vue d’affronter les défis de la vie quotidienne sans renoncer à leurs convictions.
Il réalise qu’à travers l’entraînement physique et mental de l’Arahan no Ken, des jeunes gens peuvent acquérir courage et confiance en soi, de même que des corps sains et forts. Il crée une méthode d’apprentissage fidèle aux principes d’unité du corps et de l’esprit et respectant l’équilibre de la Force et de l’Amour et l’appelle Shorinji Kempo.