Il y a environ mille cinq cents ans, un prince vivant en Inde du Sud et se prénommant Bodhidharma (Daruma en japonais), fut un maître du Kalaripayat, l'un des arts martiaux les plus anciens. Fils du roi Sughanda de Madra de la caste guerrière des Ksatriyas, il était le 28e successeur du Bouddha historique Shâkyamuni selon la lignée de Mâhâkâshyapa.
Vers l'âge de 20 ans, renonçant à son royaume, il devint moine bouddhiste et se rendit en Chine en empruntant la route de la soie, pour arriver à Nankin vers 520 où il demanda à voir l'Empereur Wudi de la dynastie Liang. La renommée de Daruma, un homme assez impressionnant, le précédait. Son nom signifiait dans sa langue « l'illuminé », et il apportait soi-disant la connaissance de la vérité et de la loi (Boddhi et Dharma) qu'il détenait de son prédécesseur Prajnata. Néanmoins il avait parcouru plusieurs milliers de kilomètres, aussi l'empereur convoqua les hauts dignitaires de l'empire et les représentants du Bouddhisme en Chine. Mais l'audience se passa mal, et Daruma quitta la cour plus ou moins sereinement selon les versions… Daruma traversa le fleuve Yang Tse, paraît-il sur un simple roseau,
et alla se présenter au vieux monastère appelé Shaolin Si (Shorin Ji en japonais, voulant dire
« le monastère de la jeune forêt »), situé sur le mont Songshan dans la province de Henan.
Là, poussé par l'incompréhension des moines, ou alors mis à l'écart du monastère par ceux-ci, il se serait mis en méditation devant le mur d'une grotte en surplomb durant neuf ans afin de pratiquer le
Bi Guan (contemplation murale). On dit que ses larmes donnèrent naissance à un théier (une espèce d'arbustes) , ou encore qu'il se serait mutilé les paupières (de là les représentations de Daruma avec l'air « féroce »), celles-ci donnant un théier après avoir été jetées au sol.
C'est depuis lors que le thé a été utilisé dans les cérémonies du Chan (Zen). Un jour, il fut illuminé (satori), et décida de transmettre sa nouvelle doctrine.